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LE BLOG BD/MANGA de Fabien Tillon

24 décembre 2020

Culture Manga, le retour !

C'est avec un certain mépris du danger microbien (et des éclipses socio-culturelles que celui-ci induit), que j'ai lancé il y a quelques semaines "comme un petit bateau frêle sur l'océan".

En l'occurrence, la nouvelle mouture de mon ouvrage "Culture Manga" (Nouveau Monde éditions).

Comme son nom l'indique, il s'agit de traiter la bande dessinée japonaise non avec l'intérêt vaguement condescendant de trop nombreux commentateurs de la culture pop mondialisée, mais bien en tant que réalité culturelle aux racines profondes, riches, millénaires.

Loin de s'en laisser compter par le "phénomène", on regarde le manga pour ce qu'il est : une incroyable synthèse graphique, un melting-pot occidentalo-nippon, un mille-feuilles aux saveurs littéraires, sociologiques, identitaires, civilisationnelles...

Les dialogues qu'entretiennent le manga avec la littérature contemporaine (par exemple avec les romans trépidants et mélancoliques de Murakami) ou avec le pop-art asiatique (que j'intitule mangart) sont parmi ce qui se fait de plus excitant aujourd'hui sur la planète monde, plus excitant en tout cas que l'énième assaut de super-héros en collant contre des CGI bleutées tentant de ressembler à des cauchemars lovecraftiens. Et je pèse mes mots !

Avec cette question à la clef : on parle partout de l'hyper-puissance chinoise, mais que pèsera dans l'avenir cette "hyper-puissance" si elle n'a pas de culture contemporaine et populaire à offrir au monde ? Même si l'usine de Pékin produit à plein et charme sans ambages les diplomaties du monde - à moins qu'elle ne sorte les chiens de garde - la Chine reste culturellement démunie. Et je dirais même : à la remorque de la culture... manga ! ( et américaine). A méditer ?

Le livre s'enrichit de plus d'une soixantaine de pages consacrée à un parcours parmi les 100 chefs d'oeuvre de la BD japonaise, parus en français.

Et une interview sur le site de l'éditeur pour compléter : https://www.nouveau-monde.net/interviews/5-questions-de-nouveau-monde-editions-a-fabien-tillon-auteur-de-culture-manga/

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16 octobre 2020

Jeremiah au complet chez Hachette

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Parcourir les terres brûlées de l'Amérique post-apocalyptique en compagnie d'amis aussi chers que Jeremiah, Kurdy, Esra, Woody, Lessley Bates, le dynamiteur Loubiovtchichenko, Mr Greg ou même cette vieille fripouille de Stonebridge est un privilège rare.

Ce sont mes vacances à moi, alors que, covid oblige, je suis rivé, comme beaucoup, à mon siège, mon bureau, et sans même plus la perspective d'aller s'en jeter un après 21 h, maintenant...

Des vacances riches en rebondissements, depuis que j'ai le plaisir d'animer tous les mois (et même deux fois par mois) les pages de l'intégrale "Jeremiah", qu'Hachette, en partenariat avec Mediatoon, édite depuis quelques semaines (presque deux mois, en fait, depuis août), en kiosque et par abonnement.

Mettre en perspective, analyser, débusquer l'anecdote mais aussi le sens caché ou profond des scénarios joliment tourneboulés d'Hermann, tel est mon objectif pour chaque numéro, dans le cahier de 8 pages qui m'est alloué.

Un enseignement ? Plus je lis - en profondeur - "Jeremiah", plus je prends conscience qu'Hermann y met un tombereau d'idées, d'émotions, de choses vues et digérées, de culture cinématographique, littéraire, de culture tout court. Plus encore que je ne pensais en débutant ce travail.

Il y a chez lui une fascination pour l'iconographie et même la sociologie de la violence qui s'équilibre parfaitement avec une humeur plutôt révoltée, voire véhémente, mais toujours humaniste.

C'est une grande oeuvre, sans cesse en mouvement, évoluant graphiquement et narrativement, un "livre-monde".

 

 

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3 septembre 2020

Mediapart dans le vrai

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La Route de l’acide. L'odyssée des premiers hippies de Fabien Tillon (textes) et Paolo Cossi (illustrations)

 

Belle et efficace notule critique sur Mediapart signée du journaliste Cédric Lépine.

 

Le papier est d'autant plus remaquable qu'il est l'un des rares à avoir capté le fond de l'album (et pas seulement ses qualités (ou non) esthétiques, patati, patala,) etc.

 

Effort louable.

 

Lépine souligne combien la tentative libertaire des années 1960 est aujourd'hui disqualifiée par un travail intellectuel de critique de droite obtuse (cf pour aller au plus proche les romans de Houellebecq), qui la réduisent à un chaos mortifère et amoral - un ensauvagement ?...

 

Et c'est exactement l'une des choses que je voulais souligner, avec Paolo Cossi, dans notre album.

 

Montrer que le "Mouvement" des sixties (qui incluait l'aspect hippie, mais pas seulement) était le prolongement de la rélfexion sur la liberté entamée après-guerre autour de Sartre et Camus, et que les ambitions de nombreux acteurs, loin des clichés de la fumette et des manteaux en poil de chèvre, consistaient à mener plus loin cette réflexion; le plus loin possible.

 

Imaginer s'il était envisageable de mener cette liberté collectivement, socialement, sans qu'il y ait rupture dans le collectif, mais au contraire ensemencement des possibilités de celui-ci. Sur un large panel de questions comme le travail, le couple, le temps libre, le rapport au corps et à la nature, etc.

 

Comme le remarque Cédric Lépine, c'est surtout la propagande des "penseurs" d'une droite obtuse (Tom Wolfe, par exemple, ou plus proche de nous le fascisant Houellebecq) qui a réduit les mouvements de gauche ou communautaristes des sixties (comme l'épopée des Merry Pranksters) à une confiture chaotique et immorale, ce qu'elle n'était pas.

 

Pas du tout.

 

Et du coup nous sommes, nous, dans notre début de siècle, enfermés dans des barrières mentales, sans point solide pour nous accrocher et sauter vers un niveau supérieur de liberté individuelle et collective.

 

Ce n'est pas la morale conformiste, voire réactionnaire qui domine ce temps qui va nous faire aller très loin, soyez en sûrs - à part, peut-être, vers d'authentiques catastrophes.

 

Que l'on voit déjà se lever.

 

https://blogs.mediapart.fr/edition/aux-lecteurs-et-lectrices-emancipe-es/article/130820/les-racines-du-mouvement-hippie

30 mai 2020

La route acide confinée...

Heureusement, la valse (lente) confinement/déconfinement n'a pas (trop) entamé la vie des livres. En tout cas leur reconnaissance critique. 

Un point tout particulier pour les excellentes "Chroniques du confiné" qui offrent la particularité d'être bien informées et pertinentes, tout en sachant rigoler comme des cancres-du-fond-de-la-classe. 

Du grand art dans la critique pince-sans-rire, Paolo et moi avons adoré !

https://www.actualitte.com/article/bande-dessinee/les-chroniques-du-confine-acide-sexe-et-majijuana-dans-un-bus/100036

 

 

Paolo Cossi et Fabien Tillon

 

11 mars 2020

Suivez la route acide...

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Avec Paolo Cossi, nous nous sommes lancés sur la piste des Merry Pranskters, ces joyeux beatnicks du début des années 1960 qui, à force de créativité foutraque et de libertarisme enragé, ont anticipé et engrangé la révolution psychédélico-hippie. Un destin étonnant pour les deux têtes de cette joyeuse bande, les écrivains Neal Cassady (le Moriarty de Sur la route de Kerouack) et Ken Kesey.

 

Le livre est sorti dans toutes les bonnes boulangeries (de papiers) du pays françois.

 

On s'est bien amusés avec mon complice de l'autre côté des Alpes, poussant les couleurs vers un peu... d'acidité et suivant des destins exceptionnels avec le sourire aux lèvres et la remarque acide au coin des dents.

 

On refera d'autres petits, c'est juré. Si !

 

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6 septembre 2018

Charles Tillon en bande dessinée

de mémoire en oubli

Gael Remise et moi-même avons participé, dans le cadre de la recherche sur la maladie d'Alzheimer et plus généralement des troubles de la mémoire, à un ouvrage collectif dont les ventes vont à une association  (L'APRA, l'association suisse pour la recherche sur l'Alzheimer).
Notre récit de quatre pages s'appelle "Charles Tillon, l'éternaute". J'y évoque  le souvenir de mon grand-père, figure historique de la résistance et du communisme (et de l'après-communisme) en France.
La perte de la mémoire qui l'a affecté dans ses dernières années avait ceci de particulier qu'elle intervenait dans l'intelligence d'un homme dont toute la vie avait été Histoire - et dont les livres qu'il écrivait depuis sa retraite politique forcée dans les années 1950 étaient tout entier tendu vers la nécessité du témoignage. C'était donc une altération de sa conscience particulièrement cruelle, mais aussi parfaitement értrange en cela qu'elle lui faisait faire des bonds dans le temps et lui soufflait à l'oreille qu'il se trouvait parfois en 1942, ou en 1956, ou en 1968... Pour moi, comme pour le reste de son entourage, nous participions dès lors à cet étrange théâtre où parfois il s'agissait d'une réunion secrète du commandement militaire des FTP, d'un symposium du comité central du PC, d'une heure d'angoisse dans les geôles de Franco...
J'ai mélangé mes propres sources bédéphiles et mes souvenirs de jeunesse à tout cela (j'ai longtemps cotoyé mon grand-père, qui est mort presque centenaire).
Le livre auquel nous avons participé s'intitule "De mémoire en oubli" (éditions Good Heidi Production). On y côtoie surtout des écrivains, Irène Frain, Azouz Begag, François Cheng, JP Guéno... Il est désormais disponible en librairie. 
5 mars 2018

Bruxelles en fête

Le salon du livre de Bruxelles nous a accueilli avec toute la chaleur dont nos cousins belges sont capables. Et combien de conversations riches et/ou légères avec autant de Liégeois, de Namurois, de Bruxellois...

Cadeau : quelques dessins et décicaces réalisées à cette occasion, pour le plaisir des yeux. 

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Et, en prime, les retrouvailles avec un copain fait l'année dernière, le jeune Gégé - co-auteur avec moi-même d'une aventure unique d'un héros unique... maintenant encadré !

Bon vent Gégé !

M

3 février 2018

Oh Angoulême 2018 !

Quelques souvenirs du festival cher à notre coeur... Et un bel article de Bénédicte Coudière de L'avis des Bulles, que celle-ci nous a gracieusement - dans tous les sens du terme - transmis sur notre stand il y a quelques jours. Qu'elle en soit vivement remerciée !... et merci également à notre lectirce Fuku D'Avou pour la sympa-photo !!

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19 janvier 2018

Bibi Fricotillon et Master G. Remise à Angoulême 2018

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Mais oui, bien sûr ! Comment non ? Au nom de quels impératifs insensés, de projets futiles pourrait-on rater ce moment ? D'intense rigolade et de franche camaraderie ? Nous serons à Angoulême, of course, pendant toute la fête. Soit du vendredi au dimanche soir. Avec notre "Stradivarius" et nos "Heures noires" sous les bras, désolé, on est en retard pour le prochain album, qui sortira chez nos amis de la Boite à Bulles... Quand ? Allez, en 2018. Promis. 


Signatures Angoulême : horaires

Vendredi 26 

Sur le stand Nouveau Monde Graphic


10h30-12h30


15h-17h00


Sur le stand Boite à Bulles

12h30-14h30


Samedi 27

Sur le stand Nouveau Monde Graphic


13h30-15h00


17h00-18h30


Dimanche 28 


Sur le stand Nouveau Monde Graphic


10h30-12h30


15h-17h00


Sur le stand Boite à Bulles

12h30-14h30



PS : coco voilà un post que je vais mettre sur mon blog. je te le joins comme ça tu as aussi un programme de nos dédicaces que tu peux t'imprimer pour Gougou. Merci qui ? tonton Abien !!

4 janvier 2018

Love (not) in vain

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A quoi reconnait-on une pièce-maitresse ? Au simple fait qu'elle DURE. Loin des hystéries transitoires qui font d'un livre (ou d'un film, etc.) LE "chef-d'oeuvre-éternel-de-la-folie-qui-tue-qu'on-n'a-jamais-vu-ça", et que tout le monde a oublié en quelques mois, ou beaucoup moins, la pièce-maitresse s'impose dans le temps. Survit. On la retrouve sur les rayonnages, dans les conversations, dans ses propres souvenirs. Un exemple : Love in vain, la biographie en noir et blanc d'une icone du Blues : Robert Johnson. Lu lors de sa sortie, relu hier, et toujours autant à glaner, à rêver. Pourquoi la pièce-maitresse dure-t-elle ? Parce qu'elle est dense. Qu'elle charrie suffisamment de sens et d'émotions pour s'imprimer dans nos coeurs. Et aussi parce qu'elle est mise en scène. C'est frappant chez Mezzo et Dupont. Il n'y a qu'à parcourir les premières planches, où le vrai-faux père de R. Johnson, ainsi que le musicien lui-même, sont représentés ENTOURES, cernés de figures, de plantes, d'herbes longues, d'objets : leur vie est à peine respirable. Ils sont d'ores et déjà piégés, enfermés - dans l'esclavage des champs de coton, dans la machine infermale (poue les Noirs) de la société WASP du début du 20ème siècle. 

Mezzo 2

C'est aussi un sens du détail qui fait mouche. Et ne se remarque qu'à la lecture attentive. Ainsi, page 42, on remarque dans le ciel de Chicago un ... Zeppelin baptisé... Led Zeppelin ! Hommage humorsitique des auteurs à l'un des grands groupes anglais élevés au lait du Blues du delta. 

On regrette à la (re)lecture de l'ouvrage que les magnifiques dessins improvisés par Mezzo lors de concerts dessinés au festival d'Angoulême 2015 n'ait pas été inclus aux dernières éditions de l'album. Il y a dans cet univers dont la bichromie est un véritable chant d'amour à la peau noire, encore tellement de profondeur, qu'on aimerait être certain d'etre allé jusqu'au fond du puits, qu'il n'y a pas de vastes avenues, des rues incroyables, encore inexplorées.

C'est déjà beaucoup puisé, cependant. 

 

 

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