La forêt (enchantée) de Miyori

Vous avez aimé Mon voisin Totoro ? Bien sûr, qui n'a pas adoré ? Alors, La forêt de Miyori est pour vous. Sur une base narrative presque similaire (une jeune fille de 11 ans vient s'installer chez ses grand-parents aux abords d'une grande forêt), Hideji Hoda raconte une histoire plus violente, plus tragique aussi. La mignonne Miyori est une jeune tokyoite très mûre, très ironique aussi avec le monde étrange des grands. Ses parents se déchirent, font preuve de beaucoup plus d'immaturité qu'elle. Après une période de désintérêt pour le monde qu'elle considère comme ringard de la campagne, elle se lie avec les êtres mystérieux dans la forêt...

Yokai, tengu, fantômes... (Presque) tout le bestiaire mythologique nippon est convoqué, alors que Miyori prend conscience que les habitants sylvestres cachent du coeur et de la bonté sous leurs dehors monstrueux. D'ailleurs, les vrais monstres égoïstes, narcissiques, ne sont-ils pas les grandes personnes ? Enlevée par l'amant de sa mère, luttant contre des promoteurs indélicats, Miyori fait feu de tout bois pour défendre la pureté retrouvée.

Un court épisode, en fin d'ouvrage, évoque même avec beaucoup d'émotion le cycle écologique de l'eau. Décidemment, nos amis japonais ont, dans leur rapport fantasmatique à la nature, plus d'une longueur d'avance sur nous. Les différences de tempérament entre une culture fortement teintée d'animisme, la culture nippone, et nos sociétés monothéistes, fascinées par la domination du monde, sont encore une fois frappantes à la lecture de ce court manga.

Et la petite Miyori est tout simplement kawai !

Comments

[tillo,n]

Heureusement que Freud a inventé la psychanalyse, sinon où en serait-on ?!

Belle lecture en perspective ,- tu me diras des nouvelles de la dernière histoire, sur le cycle de l'eau...

F

[Marwan]

J'en parle souvent avec mes amis asiatiques de notre héritage monothéiste-judéo-chrétien-moralisateur terriblement ravageur qui a permis à Freud de créer la psychanalyse... Le Graphisme est superbe, je ne vais pas tarder à la lire.